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Detailed description :Arthouse films

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The Folly of the Louvre

"Le songe de la lumière

PARIS. Il faut trois éléments figuratifs à Ange Leccia pour lancer l’histoire de son film. Un élément immobile, la beauté immense et froide d’une grande œuvre antique (La Victoire de Samothrace), deux éléments mobiles: la beauté palpitante, à taille humaine, d’une jeune femme face à la statue de pierre (Laetitia Casta) et un rayon lumineux qui balaie doucement la scène et s’évanouit. Tout dans cette somnambulique visite au Louvre, se joue à trois : le musée, la muse, le réalisateur. La splendeur plastique des plans est incontestable, elle menace d’abord de se prendre au piège d’une imagerie, proximité de la femme comme modèle (pour les peintres) et top modèle (pour la mode), joliesse des rêves publicitaires, comme toujours au service du pouvoir. Quel pouvoir? Celui de l’artiste, qu’on soupçonne de prétendre, par la force de son regard, fondre en une matière unique la chair de la femme et la pâte des tableaux. Vêtue de blanc, anti-Belphégor, l’actrice hante les salles du musée pour une étrange magie, s’approche de plus en plus des toiles, tandis que le filmage infiniment délicat de la peau du visage, de la grâce des mouvements, cherche un devenir commun à ce qui fait chef-d’œuvre sur les murs du Louvre et à l’humanité de la femme. Il y a de l’incantation dans les mouvements de la comédienne comme dans la musique de Frédéric Sanchez, une tentative de transmutation dans les surimpressions des corps peints et du corps filmé. Cela ne sera pas.

Sous le signe ambivalent de la lumière, qui fait tout apparaître et fait tout disparaître, le film dépasse le point limite où le visage de la comédienne vient toucher la surface du tableau. Deux fois bord cadre — à la frontière du tableau, à la limite de l’image filmée — Laetitia Casta ne se fondra pas dans l’image peinte. Le jeu est libre alors, entre la nature assumée comme différente de cette beauté-ci et de cette beauté-là, le triangle que constituent la peinture, le cinéma et la femme vivante devient espace ouvert, « l’histoire » annoncée au début est celle d’une aventure rêvée, jusqu’à l’évanouissement, ou sortie du songe, de la fin.

Aussi si différents soient les hommes, leurs œuvres, et en ce cas leur point de départ, Alain Cavalier (lire ci-contre,) et Ange Leccia arrivent au même parcours, celui d’aller défier au plus près la contiguïté de l’œuvre et du vivant, mais pour ouvrir et s’approprier un espace impossible à supprimer, et où chacun peut habiter et se comprendre. "

Jean-Michel Frodon, Cahiers du Cinéma, April 2006

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The Folly of the Louvre

Director(s): Ange Leccia

Actor(s) / Performer(s): Laetitia Casta

The Folly of the Louvre takes viewers into the museum at night when the crowds have gone home and the paintings are left in peace once more. A young woman (Laetitia Casta) wanders silently among the paintings whose figures come to life, bewitching her until she loses all sense of reality. This short film by Ange Leccia evokes the obsession with painting—a secret obsession, captured in a glance, in a state of trance. Rather than a story, the film portrays the physical relationship between the secret visitor and the painted figures—representations of an inner world that rise to the surface in a mysterious light. The film borders on abstraction, aiming to capture the fleeting shiver of emotion. The music (composed by Frédéric Sanchez) echoes the images with sharp waves of sound that come and go, creating a spatial disorientation attuned to the film's central theme of vertigo. The sensuality of this encounter is overpowering, resistance is impossible. The Folly of the Louvre depicts the state of abandonment that painting can inspire; here, the love of painting is far from cultural or touristic. No wonder then that the paintings featured in the film include The Sleep of Endymion (1791) by Anne-Louis Girodet and Susannah and the Elders (1839) by Théodore Chassériau: they express a romantic sensibility that is still alive in this film, a tribute to the beating heart of beauty in art.

Genre

Fiction

Copyright

2006

Length

15 minutes

Producer(s)

François Bertrand, Caméra Lucida Productions ; avec le soutien et la participation du Musée du Louvre

Selections / Awards

Short Film Award of the Centre National de la Cinématographie, 2007; Selected for the Vila do Conde International Short Film Festival, Portugal, 2006

Commercial distribution

Camera Lucida Productions

Non-commercial distribution

Heure Exquise